mercredi 30 novembre 2011

Importance de l'Education Sexuelle

(Par Lesly ST VIL)
 
Du point de vue psychologique, l’éducation est l’ensemble des moyens qu’une société assure à ses membres, pour les socialiser, c’est -à- dire faire partager surtout aux jeunes, les valeurs qu’elle privilégie, sa culture, en même temps que transmettre les connaissances nécessaires à l’épanouissement de leur personnalité. Pour Durkheim, l’éducation est essentielle pour obtenir le consensus nécessaire et une bonne intégration à la société. Dans de nombreuses communautés, il n’est pas facile pour les adultes de parler de la sexualité entre eux. Est-il possible de parler aux enfants? Bien qu’il ne soit pas facile d’en parler.


A présent, il est plus que nécessaire pour les familles et les écoles de faire l’éducation sexuelle des enfants. Les jeunes sont particulièrement vulnérables au VIH (virus de l’immunodéficience humaine) ainsi qu’à d’autres maladies sexuellement transmissibles (MST). Dans bon nombre de pays, 60% de tous les nouveaux cas d’infection sont observés chez les jeunes de 15 à 24 ans.


La planète compte plus d’un milliard d’adolescents. Dans les pays en développement, leur nombre plus de 8 millions est appelé à augmenter de 20% dans les 15 prochaines années. Les jeunes sont précieux pour la société et méritent des investissements lourds pour qu’ils puissent protéger leur santé et rester en vie (source Apprentissage et Enseignement à l’école de la lutte contre le SIDA: Actualisation ONUSIDA)


Le premier contact de l’enfant arrivant au monde, c’est sa famille qui représente un groupe de personnes liées par des liens de sang en l’occurrence le père, la mère, frère et sœur etc. Un enfant qui plonge dans un contexte difficile a besoin de l’aide d’un adulte (de préférence son père ou sa mère ou les deux) qui lui apporte son soutien, qui s’intéresse à lui. Ceci constitue un atout précieux.


Au fait, avec les Infections sexuellement transmissibles et Le VIH/SIDA, les parents ont pour devoir de parler aux enfants des risques de contamination. C’est pourquoi, au niveau des familles, il y a un travail d’information qui doit être fait :
les parents doivent partager les informations avec eux
Intéressez les enfants à visiter les centres de documentations spécialisées sur les IST (Infection sexuellement transmissible) et le VIH/SIDA.
Montrez aux enfants leur affection et les raisons pour lesquelles qu’on les sensibilise sur ces sujets
Dites à vos enfants les conséquences des activités sexuelles avant l’âge de la maturité comportementale qui peuvent donner en retour une grossesse précoce, une infection sexuellement transmissible ou le SIDA.
Demandez à vos enfants ce qu’ils pensent des IST et le VIH/SIDA.
Montrez l’importance de leur santé et de leur avenir.


Au niveau de l’école, un éducateur a dit avec raison : l’objectif premier de l’école est d’aider les parents à faire de l’enfant des jeunes adultes responsables. C’est à l’école que commence le processus de socialisation de l’enfant. Donc les instituteurs, les enseignants et autres ont aussi pour devoir à travers des cours de montrer aux élèves le fonctionnement du corps Humain chez le sexe masculin et féminin. Pourquoi à l’âge de la puberté certaines parties du corps se développent. Il y a des cours dans le programme scolaire comme la biologie et la physiologie qu’il faut ajouter aussi un chapitre sur les IST et le VIH/SIDA.


Néanmoins, il y a une manière de faire pour faire passer le message. Des ressources humaines doivent être disponibles et disposées pour partager ces informations à travers un programme bien élaboré. Tout un programme de sensibilisation et de séminaire de formation doit être mis en place pour les instituteurs et les enseignants et autres par les organisations travaillant dans le domaine de la prévention du VIH/SIDA en collaboration avec le Ministère de l’Education Nationale a court, a moyen et à long terme pour freiner la séroprévalence chez les jeunes.
Il est tout aussi important que les organisations qui se donnent pour objectif de travailler dans le domaine de la prévention du VIH/SIDA de développer des matériels éducatifs adaptés à notre culture sexuelle pour la sensibilisation des jeunes qui sont à risque.


Nous pensons que les parents devraient s’intéresser de près à l’éducation de leurs enfants. C’est avant tout à eux que la responsabilité en incombe. Les enfants et les parents doivent développer cette culture de vivre ensemble dans la confiance et l’amour.


S’il y a un message à donner aux jeunes, c’est qu’il faut apprendre à écouter vos parents avec tout le respect qu’ils méritent. Jeunes et moins jeunes, l’urgence vous oblige à retarder les premiers rapports sexuels et apprendre à adopter un comportement sexuel responsable parce que les IST et le VIH/SIDA sont à quelques pas derrière vous.






Lesly ST-VIL
Licencié en Anthropo-sociologie

mardi 15 novembre 2011

Vertières : 208 ans après…








208 années après la fameuse bataille de Vertières, notre République végète dans un désespoir troublant, laissant en marge une jeunesse désabusée et pleine de désenchantements. Plus de deux siècles après l’indépendance, il nous est toujours difficile de retrouver notre cohésion de peuple pour de construire une véritable Nation.
La jeunesse quant à elle, force vitale et garante de l’avenir se voit accablée de tants de mésaventures, de déboires et de tristesses qui lui fait perdre sa sève, sa fougue et tout son dynamisme. On n’ose plus rêver, on n’ose plus croire, on n’ose même plus espérer… …

A un Stade aussi critique de notre histoire de peuple, il nous revient comme toute collectivité d’hommes, à réfléchir, échanger et discuter afin de pouvoir identifier les véritables causes de nos maux et trouver une issue qui nous permettra de sortir de l’ornière.


Face à ce constat troublant, et conscients de notre devoir d’assumer des lendemains difficiles, notre équipe a décidé, en commémoration de la 208eme anniversaire de la Grande bataille de Vertière, de partager ses connaissance, réflexions et points de vues sur le rôle, le devoir de participation de la jeunesse contemporaine pour bâtir un avenir plus prometteur, plus prospère et plus équitable. C’est ainsi que nous avons décidé de nous rendre à la Petite Rivière de l’Artibonite et animer une Conférence-Débat autour du thème : « Vertières : 208 ans après, à quoi finalement a servi l’effort de nos aïeux et quel doit être le rôle de la jeunesse haïtienne face aux défis actuels ?

Il s’agit pour nous de parvenir à engager une dynamique de réflexion et de prise de conscience chez nos pairs, leur inspirer courage et détermination, et leur prouver que malgré tout, l’espoir doit luire et nous devons nous mettre au travail avec acharnement pour vivre sous les cieux plus cléments que nous souhaitons tous.

Il ne sera pas question pas pour nous de faire une démonstration intellectuelle creuse, dénuée de contenu fort et qui ne colle pas avec la réalité quotidienne des jeunes de la Petite Rivière de L’Artibonite. Nous nous inspirerons au contraire, des données issus de nos multiples discussions sur le terrain et évoquer les multiples calamités de cette jeunesse qui sont celles de toute la jeunesse haïtienne. Cet exercice pourra les stimuler à réfléchir, et découvrir en quoi ils sont responsables et quelle doit être leur participation pour en faire autrement.

Vous êtes cordialement invité à prendre part à cette activité. Votre présence à notre coté sera pour nous un signe d’encouragement et vous aurez à insuffler courage et espoir à tous les jeunes de la Petite Rivière de l’Artibonite.

Ce programme aura lieu ce Vendredi 18 novembre au trône du Palais des 365 portes à compter de 2 heures PM. Il s’ensuivra une série de jeux questions-réponses afin de partager avec les jeunes présents les multiples cadeaux que nous leur apporteront. Encouragez les jeunes que vous connaissez et que ca doit intéresser, à venir échanger et discuter avec nous.

Nous serons vraiment honorés de votre présence.

Recevez nos salutations les plus cordiales.

lundi 15 août 2011

La Causerie du Dimanche 3 Juillet

Quand les générations se rencontrent, échangent et discutent…

Il nous pique souvent cette curiosité de savoir ce que les autres pensent de nous-mêmes. Le plus souvent, cloitrés dans leurs gros 4x4, lunettes noires aux yeux, les étrangers observent nos moindres attitudes et le panorama de la vie haïtienne en général. Quelques-uns paraissent indifférents, et d’autres en sont tellement pris de pitié, qu’ils n’hésitent pas à s’investir dans de grandes luttes afin de supporter ce peuple ruiné par une paupérisation galopante.

Il est difficile surtout pour quelqu’un qui vient de loin, d’entretenir un discours franc sur la réalité du pays d’accueil observé. Il s’agit pour lui d’être politiquement correct. Cela sous-tend de verser des pluies d’éloges, de jeter des lauriers et rendre gloire aux vertueux mérites du peuple; sans exposer ses faiblesses. Question d’éviter de froisser certaines susceptibilités, de fouetter l’orgueil de certains illuminés qui refusent tout dialogue franc, et surtout, ne pas déranger les irréductibles, en exposant à nu sa conception de la situation.
Pourtant, ce dimanche 3 juillet, deux hommes avaient le mérite de braver de tels obstacles. Eric Calpas et Philippe Allouard, avaient ouvertement partagé leurs conceptions de la réalité haïtienne observée par chacun d’eux, depuis au moins une décennie.

Philippe Allouard:
« Franchement, je n’arrive pas à comprendre comment un peuple s’acharne à s’auto-dénigrer aussi systématiquement. Vous êtes stupides parfois, du fait que vous croyez que vous êtes la plaie du monde, alors que vous avez des richesses aussi extraordinaires que vous refusez d’identifier, et que les autres viennent jouir à votre place. Vous avez une richesse artistique impressionnante, votre climat, votre cuisine, votre peinture et surtout la civilité, l’humanisme qu’anime l’haïtien envers ses pairs et l’étranger vous font envier par plus d’un. Pourtant vous les méprisez, vous les rejetez ou du moins vous en faites peu de cas. »
« Vous laissez passer tout ce qui peut vous profiter. La simplicité d’écriture d’un écrivain tel Dany Laferrière, peut vous être grandement utile comme modèle d’enseignement aux jeunes. Vous avez une production littéraire qui, en termes de qualité et de profusion vous hisse sur les sommets du monde francophone. »
« Je crois qu’il vous faut surtout une appropriation objective et lucide sur votre passé. Passé vers lequel vous avez constamment le regard tourné, alors que les défis du futur vous attendent. »



Eric Calpas: « Vous êtes à mon avis trop passifs, attentifs voire paresseux des fois, ce qui vous porte à n’être pas compétitif et relever ce défi combien lourd qui vous attend. Les jeunes manquent de créativité, et imitent malheureusement ce mauvais modèle qui consiste pour eux, de travailler uniquement pour posséder sa famille, sa petite voiture et une jolie maison. Ainsi, le sens social, le souci collectif, leur fait défaut, ce qui fait qu’il y a peu d’engagement pour les causes qui concernent la nation entière.
« J’ai pu constater avec amertume l’avidité atroce qui anime vos dirigeants alors que la société civile reste indolente face à cette macabre situation. De plus en plus d’haïtiens croient que le changement passe d’abord par la satisfaction des besoins de leurs proches, sans se soucier du déclin collectif qui aura un effet boomerang sur eux-mêmes.»
« Autant que la corruption fait ravage au sein de l’administration publique, autant elle existe dans le secteur privé et même au sein des organisations non gouvernementale, et locales tant qu’internationales. »


Et en termes de perspectives d’avenir
Philippe Allouard: « L’éducation a un rôle clé à jouer dans un avenir positif pour le peuple haïtien. Vous n’estes pas les seuls avoir connu des tragédies dans son existence. Haïti peut se relever, vous avez les ressources, il vous suffit de vous secouer un peu !! »

Eric Calpas: « Je suis un peu pessimiste à partir de ce que j’observe, surtout avec les dernières élections. Je crois que les haïtiens veulent un changement pour lequel ils ne se montrent pas tout à fait prêts à lutter. Je ne peux prédire rien à propos de l’avenir, l’histoire dira le reste. »

Comme d’habitude, dans un cadre assez cool, nos deux intervenants ont motivé les jeunes étudiants et professionnels qui ont été présent à cette causerie du dimanche. La teneur enrichissante de cette initiative, initie déjà l’idée de l’étendre à une audience suffisamment large afin qu’une bonne partie de la jeunesse haïtienne puisse pleinement en profiter.

vendredi 1 juillet 2011

Causerie du dimanche 3 juillet

La Causerie du dimanche
Quand les générations se rencontrent, échangent et discutent…

Comment un étranger conçoit-il la réalité que nous vivons actuellement? Telle est la question que nous nous posons à chaque instant, dès que nous observons nos congénères agissant de manière à nous faire vilipender.
Pour élucider la question ou tenter de le faire, nous vous invitons à participer à notre Causerie du Dimanche, ce 3 juillet à Delmas 65, Impasse Orchidée #13 à compter de 3 heures 30. Nous sommes heureux de recevoir deux personnalités étrangères ayant vécu en Haïti depuis plus d’une décennie :
Philippe Allouard (Français) est actuellement directeur d’Internews en Haïti, une ONG américaine qui œuvre depuis plusieurs années au renforcement de la capacité des médias en Haïti. Suite au tremblement de terre de l’année passée, Internews a mis sur pied un programme d’information humanitaire Enfòmasyon Nou Dwe Konnen, que vous avez certainement l’habitude d’écouter. Après avoir travaillé au FNUAP, il dirige maintenant un Staff de plus de 30 personnes dont la grande majorité est jeune.
Eric Calpas (Guadeloupéen), après son doctorat en sociologie à Sorbonne, il s’est investi dans la résolution de conflit pour les Nations Unis en Haïti. Après quoi, il s’est consacré à renforcer une ONG locale (QIFD-HAITI), qui travaille au renforcement des capacités des communautés vulnérables dans le pays. Suite au séisme, son organisation a pu assister des centaines de sinistrés grâce aux dons de kits et autres formes d’accompagnement dans les camps à Port-au-Prince et à Léogane. Il entreprend actuellement une levée de fond, afin de façon symbolique de contribuer à la reconstruction des villes dévastées au Japon suites aux récentes catastrophes naturelles successives.
Ces deux personnages auront brièvement à nous parler de leur parcours avant d’arriver en Haïti, leur constat et les perspectives d’avenir. Ayant tous deux travaillé avec des jeunes universitaires, le débat va se concentrer davantage sur leur compréhension de la jeunesse haïtienne. Comment comparent-ils notre réalité à celle de la jeunesse française ? Alors que nos regards sont portés vers des cieux plus cléments, qu’est ce qui pourrait intéresser un étranger ici, jusqu’à y consacrer sa vie ? Les jeunes haïtiens ont-ils tendance à trop idéaliser ? Sont-ils victimes d’un complexe d’infériorité ?
Toutes les interrogations qui peuvent vous bruler pourront être adressées à ces deux personnages, qui seront ouvertement disposés à vous répondre.
Nous vous attendons, soyez à l’heure !!!

lundi 20 juin 2011

Le Fort Jacques et Alexandre


« Au premier coup de canon, les villes disparaissent et la nation est debout ! »
Jean Jacques Dessalines
Empereur d’Haïti (1804-1806)


Juché sur les hauteurs de Kenskoff, le fort Jaques et Alexandre domine une partie de Port-au-Prince. Cet édifice fait parti du vaste projet que l’Empereur Jean Jacques Dessalines entreprit, de fortifier l’ensemble du territoire contre un éventuel retour de français, après l’indépendance. Ce monument phare est un témoignage vivant de notre passé glorieux, de première République nègre indépendant de la planète.
Près de deux siècles après son érection, ce patrimoine collectif continue d’attirer une clientèle passionnée d’admiration, fuyant parfois l’atmosphère encombrante, bruyante et délétère du centre ville de Port-au-Prince. Etudiants, écoliers, et touristes étrangers continuent d’affluer quotidiennement vers ce lieu de pèlerinage tranquille.
Cependant, l’accès à l’enceinte du fort exige une cotisation arbitraire. Des individus sans identification imposent selon leur gré le prix à payer pour admirer l’œuvre que nos ancêtres nous ont laissé en héritage. Qui sont-ils ? Pour qui travaillent-ils ? On ne sait pas !
Au cœur d’une partie de la foret des pins, le fort Jacques et Alexandre surplombe une partie de la baie de Port-au-Prince, avec une vue panoramique splendide.
L’extrême précarité de vie des paysans d’alentour en fait une population de mendiants. Dans les clairières de cette forêt dégradée, vieux et enfants à tout bout de champs vous aborde pour une obole. Ce qui nous pousse à nous demander si l’Empereur a édifié le fort pour en arriver là ? La réponse est non ! Et l’on sait que les coupables sont ces batards qui on galvaudé toute la sublimité de l’unique Révolution anti-esclavagiste, anti-colonialiste, anti-segregationniste de toute l’histoire de l’humanité.

Le traitement du fort par les autorités publiques ne peut nous laisser sans inqiuétudes. A l’heure où des compagnies internationales tentes de dérober tous nos monuments en bronze, il ne reste pratiquement aucun canon sur les murailles du fort. Ensuite, les toilettes ne sont pas propres et disponibles pour les visiteurs.

Toutefois, nous vous invitons à partager un moment de paix dans ce refuge serein dans les hauteurs de Furcy.
[...]
Que l’amour de la patrie enfle tous nos neveux
Si quelques jours sur tes rives, reparaissent nos tyrans
Que leurs hordes fugitives servent d’engrais à nos champs
Antoine Dupré
Hymne à la Liberté





vendredi 20 mai 2011

A 38 ans, elle a perdu ses deux mains!!

Mère de deux enfants, Madame Carlo Celné née Islène Clairvil est née le 20 janvier 1972. Très jeune, elle a commencé à vivre par le petit commerce pour s’assurer son quotidien et acquitter la scolarité de ses deux enfants.
Le 12 janvier, comme pour bon nombre d’haïtiens est un jour spécial pour Islène. Ce jour là, comme tous les autres, madame Carlo s’occupait soigneusement de ses activités routinières, et soudainement à 5heures 45, la terre trembla. En moment là, Islène se trouvait sous la douche et reçut le choc de la maison voisine qui croula et l’engloutit. Ce choc l’évanouit et, environ une heure plus tard elle se réveilla dans le noir sous les décombres. Les multiples diligences de son mari lui a permis d’évacuer ce sinistre endroit, mais sa main droite et son bras gauche furent tellement meurtris, qu’il a fallut urgemment l’assistance d’un médecin. Malheureusement ce jour là, la panique fut au comble et les voies de circulations furent complètement obstruées. Une porte servit de brancard pour transporter Islène, mais les hôpitaux regorgeaient tellement de gens, qu’on ne pouvait même prendre le soin de choisir à qui donner priorité. Après trois jours, suite à de multiples pérégrinations, Islène s’est finalement vue sur une table d’opération.
« Je puais tellement, que je n’arrivais pas à respirer l’odeur que dégageait mon corps. Les hôpitaux regorgeaient de blessés et l’on ne faisait même pas attention à mon cas, quoique très grave. La seule intraveineuse qu’on a du m’infuser a été enlevée par le passage des malades et des parents qui se bousculaient. Je m’évanouissais de temps à autre. Finalement, j’ai du me faire découvrir afin que l’on puisse me voir, et un médecin m’a finalement promis de me faire passer en salle d’opération, mais ca n’a pas été le cas. On m’a encore oublié. Mon petit cousin a du se rendre très utile aux médecins en vue de me faire passer au tour suivant, et le jeudi 14 janvier, vers sept heures du soir j’étais enfin sur la table d’opération. Lorsque je me suis réveillé j’étais au bord de la route, sur le trottoir, sur la vieille porte qui m’a toujours servi de brancard. C’est à ce moment que j’avais vu ma sentence : j’ai perdu mes deux mains ! »
Ce coup dur dans toute la vie d’Islène lui vaut de perdre toute l’attention et l’affection de son mari. Dans son entourage, elle subit toutes sortes de stigmatisations et discriminations. Aucune attention spéciale n’est portée sur elle. Cette année 2010, ce 12 janvier demeure la date la plus terrible de toute sa vie.
« Ce 12 janvier m’a fait connaitre les pires déceptions, j’ai connu les pires humiliations et la plus grande tristesse de toute ma vie. Je suis maintenant une personne condamnée, je suscite tristement la curiosité des gens et leur dédain. Je ne peux avoir de rêves parce que je suis devenue inutile. Il m’arrive des fois de me demander : Qu’est- ce que je fais dans ce monde ? Pourquoi la mort ne veut point frapper à ma porte ?
Mais, on m’a raconté l’histoire de gens, qui ont tout perdu dans ce drame du 12 janvier. Des familles entières qui ont disparues, des mères qui ont à la fois perdu leur mari, leurs fils et filles. On m’a raconté l’histoire de personnes qui ont perdu à la fois leurs deux mains et leurs pieds. Tout cela me console parfois pour que je me dise, malgré tout je suis chanceuse et c’est un cadeau de Dieu que je sois encore en vie avec mes deux enfants. Cependant, la vie dure du camp me porte parfois à décourager, ca me rend triste de voir mes enfants travailler au tableau sans que je puisse les aider à écrire convenablement. Lorsque leurs linges ne sont pas lavés à mon goût, je me sens frustrée, car si j’avais mes deux mains ce ne serait pas ainsi»
La vie dans le camp, demeure le plus dur cauchemar d’Islène. Là, il n’ya pas d’eau potable, pas de latrines et les gens sont vulnérables à toutes formes de maladies et autres menaces. La mini tornade du 24 septembre dernier par exemple, a été la cause du déboulement de l’abri d’Islène qui se situait sur une pente. Les tensions politiques des élections à fait qu’elle a été traumatisée par le bruit des balles et la fumée des pneus à proximité du camp. Jamais, elle ne souhaite faire l’éducation de ses enfants dans cet espace. Son vœux le plus cher, c’est de pouvoir un jour quitter le camp et trouver un abri sûr, dans un endroit paisible à l’abri de toutes tensions, épidémies et autres catastrophes.
« Je suis une femme vulnérable, très fragile. Je ne peux pas me défendre contre les malfrats, je ne peux pas me fuir en cas de tension. J’ai perdu une mobilité normale. C’est la raison pour laquelle, je souhaite que Jésus me fasse ce cadeau, de pouvoir me faire quitter ce camp, trouver un abri confortable et sécurisé afin que je puisse finir le reste de mes jour paisiblement à coté de mes deux enfants ».
« Je ne souhaite vivre que pour mes deux enfants et mes rêves d’avenir ne sont que pour eux. Que pour les voir grandir et les aider dans leur parcours ».



Comme des milliers de gens, jamais Islène n’aurait imaginé qu’un jour dans sa vie, son plus grand vœu serait de quitter un camp. Jamais elle n’aurait imaginé qu’elle serait amputée des deux bras. Cette femme est l’une des personnes des plus vulnérables en Haïti. Elle a perdu l’affection de son mari, subit les sévices de la vie dure des camps ainsi que les pires discriminations. Pour elle, il n’ya désormais rien qui compte dans cette vie à part ses deux enfants.
Imaginez la difficulté qu’éprouve quotidiennement cette mère ! Pour se nourrir, se vêtir, pour sa toilette, enfin pour tout, elle a besoin d’assistance. Son histoire ne peut que nous émouvoir tous, mais, devrions-nous en rester là ?
Un abri sur pour Islène et assurer l’éducation de ses enfants ne pourra ruiner l’Etat haïtien, mais cette femme ne fait pas parti des priorités ! Jamais on ne l’a visité dans le camp, l’Etat ignore même son existence. Dans les divers camps à Port-au-Prince comme à Léogane, il existe plusieurs personnes fragiles comme madame Celné. Des milliards de dollars ont été versés afin de leur venir en aide, cependant, ils ont dérouté leurs destinataires. L’Etat dispose d’institutions supposé, chargées de répondre aux besoins de personnes vulnérable comme Islène, un secrétariat pour les personnes handicapées, un ministère des affaires sociales qui ne connaissent véritablement pas ces gens la.


Nous pouvons lire cette histoire et être ému de pitié pour cette femme sans ressource qui vit de la bonne grâce de ses proches et dormir avec la conscience tranquille. Mais nous pouvons tous lui adresser un message d’espoir et d’amour, afin qu’elle puisse affronter avec courage et ferveur cette dure épreuve dans sa vie. Vous pouvez contacter Islène directement sur son portable-toujours pendu à son cou, elle vous répondra et vous lui ferez part de votre message d’amour ou de votre geste de générosité. Appelez-la au (509) 3648-4656 ou au (509) 3617-1382


Ce travail est réalisé par un groupe de jeunes étudiants qui décident de s’investir aux cotés des personnes vulnérables. A leur manière, ils s’investissent à faire entendre la voix de ces abandonnés. Un après midi leur a suffit, pour dialoguer avec madame Celné, partager sa douleur et aussi animer le réconfort et la joie chez elle. Ils encouragent leurs pairs à faire de même, afin de soulager la souffrance de ces milliers de gens, qui vivent dans des conditions infrahumaines dans les camps et le pays en général.


S’engager pour la cause de ceux qui souffrent est avant tout un engagement humain et surtout un devoir civique. Utilisons notre temps, notre énergie et nos capacités pour venir en aide à ceux là, qui sont sans soulagement. Soyons la voix des sans voix !


Vous aurez très bientôt à trouver ce texte et d’autres articles qui exposent la vison et les diverses activités de ces jeunes, ainsi que quelques clichés qui s’y attacheront sur le blog : uniondelajeunesse.blogspot.com

Seul avec l’Intelligence, nous parviendrons à secouer notre génie trop longtemps en léthargie !!!



























La Causerie du Dimanche

Quand les générations se rencontrent, échangent et discutent….

La Causerie du Dimanche est une Initiative de la très jeune organisation d’Etudiants et de professionnels : Mouvement d’Unification de la Jeunesse Estudiantine Universitaire et Professionnel d’Haïti. Il s’agit en effet, de rencontrer certaines personnalités de la société civile, politique ainsi que des étrangers vivant dans le pays depuis un certain temps, afin de pouvoir partager leurs expériences ainsi que leur vision de l’avenir du pays.
Compte tenu du manque de débats et d’échanges au sein de notre société, de la querelle des générations qui disloquent les rapports entre les classes d’âge, ces étudiants et jeunes professionnels ont jugé utile de faire appel aux anciens, afin de partager leurs conceptions de la réalité.
Ce dimanche 6 février 2011, le Docteur Hugues Henrys, Doyen de la Faculté de Médecine de l’Université Notre Dame d’Haïti et l’Agronome Hebert Docteur ancien secrétaire d’Etat à l’agriculture, ont été les heureux invités qui ont du coup commémoré le lancement de cette louable initiative. Ensemble, ils s’étaient réunis autour de ces jeunes, comme en cénacle et ont partagé des idées fortes qui vont servir la jeune génération montante. Leurs conseils, aussi émouvant furent-elles, ont permis à ces jeunes d’imaginer leur futur, d’où celui du pays en fonction de nouvelles approches et de nouveaux paradigmes.


Dans un cadre assez détendu, au milieu de jeunes étudiants de diverses disciplines et universités ces deux ainés ont pu exposer leur vision de la réalité à travers leurs expériences. Ils se sont accordés pour avouer à ces jeunes, que du temps de leur jeunesse, la situation sociale et économique ne différenciait que de peu de celle contemporaine. Toutefois, certains facteurs comme la croissance démographique, la dislocation du tissu familiale corollaire de l’émigration du aux multiples motifs économique ont fait que, autrefois les jeunes étaient mieux encadrés.
Ils croient cependant, que la jeunesse haïtienne demeure la couche dépositaire des clefs de l’avenir. Cette responsabilité historique doit donc les galvaniser à assumer pleinement leur rôle d’élite, afin d’œuvrer assidûment pour une nouvelle Haïti.


Toutefois, ils pensent pour ce faire, qu'il faut que les jeunes s’engagent dans la vie politique, car, tout le fonctionnement de la vie sociale en dépend. Les jeunes ont cette responsabilité, d’assumer avec courage, le défi combien lourd du destin de la nation. En ce sens, la lecture, le travail, l’imagination et la créativité doivent être les boussoles devant les guider vers cet idéal.
Une nouvelle Haïti est possible, et cette jeunesse malgré tout recèle de potentialités pour matérialiser ce rêve chéri par nos millions de concitoyens. A quoi bon de courir ailleurs vers le bonheur si nous laissons tous notre pauvre terre ? A qui reviendra-il de l’extirper du bourbier? Ces deux hommes avouent qu’ils avaient le choix de quitter le pays, cependant leur conviction les a poussés à agir autrement.


S’ériger en modèle pour une jeunesse fourvoyée et désenchantée est une noble tâche, ont déclaré ces messieurs. En ce moment ou la nation cherche une alternative, cette initiative peut amener à bâtir un leadership nouveau. Ces deux anciens, promettent également, de se tenir toujours disponibles, afin d’apporter a leur manière leurs contributions pour encadrer la jeunesse vers cette fin salutaire.


Notre vison, est que cette causerie devienne un modèle ayant un écho national. Nous travaillons à ce que cette initiative puisse toucher un maximum de jeunes possible. Cet échange avec nos anciens nous témoignera comment, à leur époque ils ont du affronter également des turpitudes et réussir malgré tout à s’en sortir.