Il nous pique souvent cette curiosité de savoir ce que les autres pensent de nous-mêmes. Le plus souvent, cloitrés dans leurs gros 4x4, lunettes noires aux yeux, les étrangers observent nos moindres attitudes et le panorama de la vie haïtienne en général. Quelques-uns paraissent indifférents, et d’autres en sont tellement pris de pitié, qu’ils n’hésitent pas à s’investir dans de grandes luttes afin de supporter ce peuple ruiné par une paupérisation galopante.
Il est difficile surtout pour quelqu’un qui vient de loin, d’entretenir un discours franc sur la réalité du pays d’accueil observé. Il s’agit pour lui d’être politiquement correct. Cela sous-tend de verser des pluies d’éloges, de jeter des lauriers et rendre gloire aux vertueux mérites du peuple; sans exposer ses faiblesses. Question d’éviter de froisser certaines susceptibilités, de fouetter l’orgueil de certains illuminés qui refusent tout dialogue franc, et surtout, ne pas déranger les irréductibles, en exposant à nu sa conception de la situation.
Pourtant, ce dimanche 3 juillet, deux hommes avaient le mérite de braver de tels obstacles. Eric Calpas et Philippe Allouard, avaient ouvertement partagé leurs conceptions de la réalité haïtienne observée par chacun d’eux, depuis au moins une décennie.
Philippe Allouard:
« Franchement, je n’arrive pas à comprendre comment un peuple s’acharne à s’auto-dénigrer aussi systématiquement. Vous êtes stupides parfois, du fait que vous croyez que vous êtes la plaie du monde, alors que vous avez des richesses aussi extraordinaires que vous refusez d’identifier, et que les autres viennent jouir à votre place. Vous avez une richesse artistique impressionnante, votre climat, votre cuisine, votre peinture et surtout la civilité, l’humanisme qu’anime l’haïtien envers ses pairs et l’étranger vous font envier par plus d’un. Pourtant vous les méprisez, vous les rejetez ou du moins vous en faites peu de cas. »
« Vous laissez passer tout ce qui peut vous profiter. La simplicité d’écriture d’un écrivain tel Dany Laferrière, peut vous être grandement utile comme modèle d’enseignement aux jeunes. Vous avez une production littéraire qui, en termes de qualité et de profusion vous hisse sur les sommets du monde francophone. »
« Je crois qu’il vous faut surtout une appropriation objective et lucide sur votre passé. Passé vers lequel vous avez constamment le regard tourné, alors que les défis du futur vous attendent. »
Eric Calpas: « Vous êtes à mon avis trop passifs, attentifs voire paresseux des fois, ce qui vous porte à n’être pas compétitif et relever ce défi combien lourd qui vous attend. Les jeunes manquent de créativité, et imitent malheureusement ce mauvais modèle qui consiste pour eux, de travailler uniquement pour posséder sa famille, sa petite voiture et une jolie maison. Ainsi, le sens social, le souci collectif, leur fait défaut, ce qui fait qu’il y a peu d’engagement pour les causes qui concernent la nation entière.
« J’ai pu constater avec amertume l’avidité atroce qui anime vos dirigeants alors que la société civile reste indolente face à cette macabre situation. De plus en plus d’haïtiens croient que le changement passe d’abord par la satisfaction des besoins de leurs proches, sans se soucier du déclin collectif qui aura un effet boomerang sur eux-mêmes.»
« Autant que la corruption fait ravage au sein de l’administration publique, autant elle existe dans le secteur privé et même au sein des organisations non gouvernementale, et locales tant qu’internationales. »
Et en termes de perspectives d’avenir
« Vous laissez passer tout ce qui peut vous profiter. La simplicité d’écriture d’un écrivain tel Dany Laferrière, peut vous être grandement utile comme modèle d’enseignement aux jeunes. Vous avez une production littéraire qui, en termes de qualité et de profusion vous hisse sur les sommets du monde francophone. »
« Je crois qu’il vous faut surtout une appropriation objective et lucide sur votre passé. Passé vers lequel vous avez constamment le regard tourné, alors que les défis du futur vous attendent. »
Eric Calpas: « Vous êtes à mon avis trop passifs, attentifs voire paresseux des fois, ce qui vous porte à n’être pas compétitif et relever ce défi combien lourd qui vous attend. Les jeunes manquent de créativité, et imitent malheureusement ce mauvais modèle qui consiste pour eux, de travailler uniquement pour posséder sa famille, sa petite voiture et une jolie maison. Ainsi, le sens social, le souci collectif, leur fait défaut, ce qui fait qu’il y a peu d’engagement pour les causes qui concernent la nation entière.
« J’ai pu constater avec amertume l’avidité atroce qui anime vos dirigeants alors que la société civile reste indolente face à cette macabre situation. De plus en plus d’haïtiens croient que le changement passe d’abord par la satisfaction des besoins de leurs proches, sans se soucier du déclin collectif qui aura un effet boomerang sur eux-mêmes.»
« Autant que la corruption fait ravage au sein de l’administration publique, autant elle existe dans le secteur privé et même au sein des organisations non gouvernementale, et locales tant qu’internationales. »
Et en termes de perspectives d’avenir
Philippe Allouard: « L’éducation a un rôle clé à jouer dans un avenir positif pour le peuple haïtien. Vous n’estes pas les seuls avoir connu des tragédies dans son existence. Haïti peut se relever, vous avez les ressources, il vous suffit de vous secouer un peu !! »
Eric Calpas: « Je suis un peu pessimiste à partir de ce que j’observe, surtout avec les dernières élections. Je crois que les haïtiens veulent un changement pour lequel ils ne se montrent pas tout à fait prêts à lutter. Je ne peux prédire rien à propos de l’avenir, l’histoire dira le reste. »
Comme d’habitude, dans un cadre assez cool, nos deux intervenants ont motivé les jeunes étudiants et professionnels qui ont été présent à cette causerie du dimanche. La teneur enrichissante de cette initiative, initie déjà l’idée de l’étendre à une audience suffisamment large afin qu’une bonne partie de la jeunesse haïtienne puisse pleinement en profiter.
Eric Calpas: « Je suis un peu pessimiste à partir de ce que j’observe, surtout avec les dernières élections. Je crois que les haïtiens veulent un changement pour lequel ils ne se montrent pas tout à fait prêts à lutter. Je ne peux prédire rien à propos de l’avenir, l’histoire dira le reste. »
Comme d’habitude, dans un cadre assez cool, nos deux intervenants ont motivé les jeunes étudiants et professionnels qui ont été présent à cette causerie du dimanche. La teneur enrichissante de cette initiative, initie déjà l’idée de l’étendre à une audience suffisamment large afin qu’une bonne partie de la jeunesse haïtienne puisse pleinement en profiter.