vendredi 20 mai 2011

A 38 ans, elle a perdu ses deux mains!!

Mère de deux enfants, Madame Carlo Celné née Islène Clairvil est née le 20 janvier 1972. Très jeune, elle a commencé à vivre par le petit commerce pour s’assurer son quotidien et acquitter la scolarité de ses deux enfants.
Le 12 janvier, comme pour bon nombre d’haïtiens est un jour spécial pour Islène. Ce jour là, comme tous les autres, madame Carlo s’occupait soigneusement de ses activités routinières, et soudainement à 5heures 45, la terre trembla. En moment là, Islène se trouvait sous la douche et reçut le choc de la maison voisine qui croula et l’engloutit. Ce choc l’évanouit et, environ une heure plus tard elle se réveilla dans le noir sous les décombres. Les multiples diligences de son mari lui a permis d’évacuer ce sinistre endroit, mais sa main droite et son bras gauche furent tellement meurtris, qu’il a fallut urgemment l’assistance d’un médecin. Malheureusement ce jour là, la panique fut au comble et les voies de circulations furent complètement obstruées. Une porte servit de brancard pour transporter Islène, mais les hôpitaux regorgeaient tellement de gens, qu’on ne pouvait même prendre le soin de choisir à qui donner priorité. Après trois jours, suite à de multiples pérégrinations, Islène s’est finalement vue sur une table d’opération.
« Je puais tellement, que je n’arrivais pas à respirer l’odeur que dégageait mon corps. Les hôpitaux regorgeaient de blessés et l’on ne faisait même pas attention à mon cas, quoique très grave. La seule intraveineuse qu’on a du m’infuser a été enlevée par le passage des malades et des parents qui se bousculaient. Je m’évanouissais de temps à autre. Finalement, j’ai du me faire découvrir afin que l’on puisse me voir, et un médecin m’a finalement promis de me faire passer en salle d’opération, mais ca n’a pas été le cas. On m’a encore oublié. Mon petit cousin a du se rendre très utile aux médecins en vue de me faire passer au tour suivant, et le jeudi 14 janvier, vers sept heures du soir j’étais enfin sur la table d’opération. Lorsque je me suis réveillé j’étais au bord de la route, sur le trottoir, sur la vieille porte qui m’a toujours servi de brancard. C’est à ce moment que j’avais vu ma sentence : j’ai perdu mes deux mains ! »
Ce coup dur dans toute la vie d’Islène lui vaut de perdre toute l’attention et l’affection de son mari. Dans son entourage, elle subit toutes sortes de stigmatisations et discriminations. Aucune attention spéciale n’est portée sur elle. Cette année 2010, ce 12 janvier demeure la date la plus terrible de toute sa vie.
« Ce 12 janvier m’a fait connaitre les pires déceptions, j’ai connu les pires humiliations et la plus grande tristesse de toute ma vie. Je suis maintenant une personne condamnée, je suscite tristement la curiosité des gens et leur dédain. Je ne peux avoir de rêves parce que je suis devenue inutile. Il m’arrive des fois de me demander : Qu’est- ce que je fais dans ce monde ? Pourquoi la mort ne veut point frapper à ma porte ?
Mais, on m’a raconté l’histoire de gens, qui ont tout perdu dans ce drame du 12 janvier. Des familles entières qui ont disparues, des mères qui ont à la fois perdu leur mari, leurs fils et filles. On m’a raconté l’histoire de personnes qui ont perdu à la fois leurs deux mains et leurs pieds. Tout cela me console parfois pour que je me dise, malgré tout je suis chanceuse et c’est un cadeau de Dieu que je sois encore en vie avec mes deux enfants. Cependant, la vie dure du camp me porte parfois à décourager, ca me rend triste de voir mes enfants travailler au tableau sans que je puisse les aider à écrire convenablement. Lorsque leurs linges ne sont pas lavés à mon goût, je me sens frustrée, car si j’avais mes deux mains ce ne serait pas ainsi»
La vie dans le camp, demeure le plus dur cauchemar d’Islène. Là, il n’ya pas d’eau potable, pas de latrines et les gens sont vulnérables à toutes formes de maladies et autres menaces. La mini tornade du 24 septembre dernier par exemple, a été la cause du déboulement de l’abri d’Islène qui se situait sur une pente. Les tensions politiques des élections à fait qu’elle a été traumatisée par le bruit des balles et la fumée des pneus à proximité du camp. Jamais, elle ne souhaite faire l’éducation de ses enfants dans cet espace. Son vœux le plus cher, c’est de pouvoir un jour quitter le camp et trouver un abri sûr, dans un endroit paisible à l’abri de toutes tensions, épidémies et autres catastrophes.
« Je suis une femme vulnérable, très fragile. Je ne peux pas me défendre contre les malfrats, je ne peux pas me fuir en cas de tension. J’ai perdu une mobilité normale. C’est la raison pour laquelle, je souhaite que Jésus me fasse ce cadeau, de pouvoir me faire quitter ce camp, trouver un abri confortable et sécurisé afin que je puisse finir le reste de mes jour paisiblement à coté de mes deux enfants ».
« Je ne souhaite vivre que pour mes deux enfants et mes rêves d’avenir ne sont que pour eux. Que pour les voir grandir et les aider dans leur parcours ».



Comme des milliers de gens, jamais Islène n’aurait imaginé qu’un jour dans sa vie, son plus grand vœu serait de quitter un camp. Jamais elle n’aurait imaginé qu’elle serait amputée des deux bras. Cette femme est l’une des personnes des plus vulnérables en Haïti. Elle a perdu l’affection de son mari, subit les sévices de la vie dure des camps ainsi que les pires discriminations. Pour elle, il n’ya désormais rien qui compte dans cette vie à part ses deux enfants.
Imaginez la difficulté qu’éprouve quotidiennement cette mère ! Pour se nourrir, se vêtir, pour sa toilette, enfin pour tout, elle a besoin d’assistance. Son histoire ne peut que nous émouvoir tous, mais, devrions-nous en rester là ?
Un abri sur pour Islène et assurer l’éducation de ses enfants ne pourra ruiner l’Etat haïtien, mais cette femme ne fait pas parti des priorités ! Jamais on ne l’a visité dans le camp, l’Etat ignore même son existence. Dans les divers camps à Port-au-Prince comme à Léogane, il existe plusieurs personnes fragiles comme madame Celné. Des milliards de dollars ont été versés afin de leur venir en aide, cependant, ils ont dérouté leurs destinataires. L’Etat dispose d’institutions supposé, chargées de répondre aux besoins de personnes vulnérable comme Islène, un secrétariat pour les personnes handicapées, un ministère des affaires sociales qui ne connaissent véritablement pas ces gens la.


Nous pouvons lire cette histoire et être ému de pitié pour cette femme sans ressource qui vit de la bonne grâce de ses proches et dormir avec la conscience tranquille. Mais nous pouvons tous lui adresser un message d’espoir et d’amour, afin qu’elle puisse affronter avec courage et ferveur cette dure épreuve dans sa vie. Vous pouvez contacter Islène directement sur son portable-toujours pendu à son cou, elle vous répondra et vous lui ferez part de votre message d’amour ou de votre geste de générosité. Appelez-la au (509) 3648-4656 ou au (509) 3617-1382


Ce travail est réalisé par un groupe de jeunes étudiants qui décident de s’investir aux cotés des personnes vulnérables. A leur manière, ils s’investissent à faire entendre la voix de ces abandonnés. Un après midi leur a suffit, pour dialoguer avec madame Celné, partager sa douleur et aussi animer le réconfort et la joie chez elle. Ils encouragent leurs pairs à faire de même, afin de soulager la souffrance de ces milliers de gens, qui vivent dans des conditions infrahumaines dans les camps et le pays en général.


S’engager pour la cause de ceux qui souffrent est avant tout un engagement humain et surtout un devoir civique. Utilisons notre temps, notre énergie et nos capacités pour venir en aide à ceux là, qui sont sans soulagement. Soyons la voix des sans voix !


Vous aurez très bientôt à trouver ce texte et d’autres articles qui exposent la vison et les diverses activités de ces jeunes, ainsi que quelques clichés qui s’y attacheront sur le blog : uniondelajeunesse.blogspot.com

Seul avec l’Intelligence, nous parviendrons à secouer notre génie trop longtemps en léthargie !!!



























La Causerie du Dimanche

Quand les générations se rencontrent, échangent et discutent….

La Causerie du Dimanche est une Initiative de la très jeune organisation d’Etudiants et de professionnels : Mouvement d’Unification de la Jeunesse Estudiantine Universitaire et Professionnel d’Haïti. Il s’agit en effet, de rencontrer certaines personnalités de la société civile, politique ainsi que des étrangers vivant dans le pays depuis un certain temps, afin de pouvoir partager leurs expériences ainsi que leur vision de l’avenir du pays.
Compte tenu du manque de débats et d’échanges au sein de notre société, de la querelle des générations qui disloquent les rapports entre les classes d’âge, ces étudiants et jeunes professionnels ont jugé utile de faire appel aux anciens, afin de partager leurs conceptions de la réalité.
Ce dimanche 6 février 2011, le Docteur Hugues Henrys, Doyen de la Faculté de Médecine de l’Université Notre Dame d’Haïti et l’Agronome Hebert Docteur ancien secrétaire d’Etat à l’agriculture, ont été les heureux invités qui ont du coup commémoré le lancement de cette louable initiative. Ensemble, ils s’étaient réunis autour de ces jeunes, comme en cénacle et ont partagé des idées fortes qui vont servir la jeune génération montante. Leurs conseils, aussi émouvant furent-elles, ont permis à ces jeunes d’imaginer leur futur, d’où celui du pays en fonction de nouvelles approches et de nouveaux paradigmes.


Dans un cadre assez détendu, au milieu de jeunes étudiants de diverses disciplines et universités ces deux ainés ont pu exposer leur vision de la réalité à travers leurs expériences. Ils se sont accordés pour avouer à ces jeunes, que du temps de leur jeunesse, la situation sociale et économique ne différenciait que de peu de celle contemporaine. Toutefois, certains facteurs comme la croissance démographique, la dislocation du tissu familiale corollaire de l’émigration du aux multiples motifs économique ont fait que, autrefois les jeunes étaient mieux encadrés.
Ils croient cependant, que la jeunesse haïtienne demeure la couche dépositaire des clefs de l’avenir. Cette responsabilité historique doit donc les galvaniser à assumer pleinement leur rôle d’élite, afin d’œuvrer assidûment pour une nouvelle Haïti.


Toutefois, ils pensent pour ce faire, qu'il faut que les jeunes s’engagent dans la vie politique, car, tout le fonctionnement de la vie sociale en dépend. Les jeunes ont cette responsabilité, d’assumer avec courage, le défi combien lourd du destin de la nation. En ce sens, la lecture, le travail, l’imagination et la créativité doivent être les boussoles devant les guider vers cet idéal.
Une nouvelle Haïti est possible, et cette jeunesse malgré tout recèle de potentialités pour matérialiser ce rêve chéri par nos millions de concitoyens. A quoi bon de courir ailleurs vers le bonheur si nous laissons tous notre pauvre terre ? A qui reviendra-il de l’extirper du bourbier? Ces deux hommes avouent qu’ils avaient le choix de quitter le pays, cependant leur conviction les a poussés à agir autrement.


S’ériger en modèle pour une jeunesse fourvoyée et désenchantée est une noble tâche, ont déclaré ces messieurs. En ce moment ou la nation cherche une alternative, cette initiative peut amener à bâtir un leadership nouveau. Ces deux anciens, promettent également, de se tenir toujours disponibles, afin d’apporter a leur manière leurs contributions pour encadrer la jeunesse vers cette fin salutaire.


Notre vison, est que cette causerie devienne un modèle ayant un écho national. Nous travaillons à ce que cette initiative puisse toucher un maximum de jeunes possible. Cet échange avec nos anciens nous témoignera comment, à leur époque ils ont du affronter également des turpitudes et réussir malgré tout à s’en sortir.























La Participation de la Jeunesse dans la Reconstruction du Pays

Notre pays, pour avoir connu de multiples tensions au cours de son histoire, la réalité telle que nous l’observons aujourd’hui n’est pas sans explication. Immédiatement après l’indépendance, les pères fondateurs qui n’ont pas péri dans la grande lutte, se sont vus dans l’inconfortable situation de gérer ce nouvel Etat flétri par les meurtrissures de treize années de luttes sanglantes acharnées et de recoudre un tissu social complètement déchiré par les multiples antécédents de classes, de caste, de couleur et d’exploitation. La jeune République sans expérience de la chose publique se construisait et elle ne pouvait être en aucun cas ce que furent les autres Etats qui ont pris des décennies, voire des siècles de fomentation, d’expérience et de révisions.
Plus de soixante (60) années dans notre histoire furent dévouées à éponger la dette de l’indépendance. Plus tard, on connaitra dix neuf (19) ans d’occupation, vingt neuf (29) années de dictature et plus de vingt ans(20) de voyoucratie et de « banboche» démocratique, sans compter les tensions de moindres envergures qui ont constitué de lourds impédimentas non négligeables pour l’avancement de la société. Les multiples ingérences de la communauté internationale dans les affaires d’Haïti ont empêché et continuent d’empêcher toute contribution de couleur véritablement locale. Les anciennes querelles de caste, de classe et les rapports de couleur héritées de la colonie esclavagiste ont longtemps perdurées et nous affectent profondément aujourd’hui. Les clivages se répercutent durement au sein de nos écoles et vont faire écho jusqu’à l’intérieur des universités.

Mesdames et Messieurs, Aujourd’hui notre société se trouve à un stade crucial de crise systémique, de marasme aigu et dans un état de délabrement sans précédent. Et, Comme toute communauté humaine évoluée, nous sommes appelés à réfléchir, discuter et scruter nos problèmes dans leur fondement afin de parvenir à dégager les éléments de solution pour une thérapeutique efficace, une alternative viable à notre mal endémique. Le sinistre du 12 janvier, mettant à nu nos faiblesses et creusant d’avantage le fossé de la misère a permis l’émergence d’un concept vedette, celle de « La Reconstruction ». A travers cette reconstruction, chaque haïtien vit son Haïti imaginaire, idéel, alors que le déroulement actuel des choses ne démontre aucune lueur de cette reconstruction. Toutefois, il demeure évident, dans le contexte historique présent, que la société haïtienne doit être rebâtie dans son ensemble, à la fois dans ses structures matérielles, physiques et surtout humaines. Et la jeunesse n’est pas sans fantasmer d’une Haïti nouvelle, une Haïti rebâtie. Mais, quel peut être la participation de la jeunesse dans cette refondation ? Tout d’abord ne vaudrait-il pas mieux se demander : Y aura-t-il une Reconstruction ? S’agira t-il de démolir une infime partie des structures physiques vétustes, pour les rebâtir selon les normes antisismiques ? Ou du moins, de remettre en question l’état de toute une société engoncée dans des anachronismes absurdes pour ne pas dire barbares ? Ne vaut-il pas mieux reconstruire Haïti, en remettant en question l’assimilation et l’application des principes étrangers qui n’ont jamais accouché et qui n’accoucheront toujours rien ? Comment pouvons-nous comprendre Mesdames et Messieurs, que la communauté Internationale par le biais de ses multiples agences de développement n’arrivent-ils à connaitre aucun projet réussi, alors qu’elles peuvent se payer les experts des plus experts au monde ?
Peut-on reconstruire notre pays avec la présence d’une armée de plus de 9000 hommes, qui nous coute les cheveux de la tête et nous fixe ses dictats ? Où l’existence incommensurable d’Organisations Internationales(OI) et d’Organisations Non Gouvernementales (ONG) qui ont leur raison d’être de la misère du pays, réussiront à s’écarter de cette raison d’être ? Voudra t- on faire d’Haïti un cas d’espèce, où, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, les Nations-Unis réussiront un projet de développement ?
La réflexion sur la Reconstruction à travers ces questionnements dénude toute sa sensibilité et sa profondeur. Notre regroupement de jeunes Etudiants et Professionnels, ne veut nullement porter un discours creux sur la participation des Jeunes dans la reconstruction du pays. Ainsi donc, vous comprendrez Mesdames et Messieurs, que nos pessimismes se fondent sur une rationalité parfaitement anglée. Nous comprenons fort mal que l’Etat Haïtien, immédiatement après la catastrophe du 12 Janvier, n’ait ratifié aucun accord avec les pays amis d’Haïti pour la formation de jeunes techniciens pour le très court terme.
Que vaudront ces jeunes auxquels on n’a jamais appris le sens de la loyauté, de la rectitude, du sérieux et de la compétence ? Peut-on bâtir une société forte, lorsque ceux qui sont appelés à être l’élite de demain, se forme et gravit ses échelons par la tricherie et toute sorte de duperies ?
Que vaudra cette jeunesse à laquelle n’a-t-on jamais témoigné du respect en raison de ce qu’elle représente pour l’avenir du pays ? N’importe quel jeune étudiant se fait indignement humilier bêtement par n’importe quel policier ou n’importe quel agent de sécurité dans la fonction publique ! Ces jeunes n’auront t-ils pas à reproduire à l’avenir toutes ces séquelles dont sont-ils victimes aujourd’hui ?
Les jeunes seront-ils valables dans la reconstruction du pays quand, dans un contexte de mondialisation, il n’existe pratiquement aucun transfert de compétence ? Ou, pour mieux dire, lorsque les rares soit disant transferts que nous observons se font dans la construction de mazzis provisoires et les latrines ? Quand le pays ne reste aucune espace de culture qui favoriserait l’épanouissement physique, moral et spirituel de l’individu ? La jeunesse ne vit pas sa jeunesse, elle n’est pas émancipée et l’élite du pays n’investit plus dans l’émulation intellectuelle et dans les productions nobles de l’esprit !
Que peut faire cette jeunesse qui a pour modèle une élite qui a une double attitude de colon. Elle fait d’Haïti une colonie d’exploitation et des pays étrangers comme le Canada, La France et les Etats-Unis des colonies de peuplement ! Là, elle se pourvoit de tous les luxes et n’a cure de ce qui se passe dans la pauvre colonie d’exploitation.
Tout observateur venant de loin, rien qu’à observer nos conditions de vie, ne pourra sans ambages conclure que nous ne sommes autres qu’un troupeau cloitré dans un vaste enclos ! Une anarchie totale, un chaos inénarrable et tout un décor macabre indignes de condition de vie humaine réelle sont entre autres le tableau lugubre qui se parfait à chaque levée de soleil. Notre existence ne rime à rien, et nos inconforts sont tellement immenses, que l’on se demande inlassablement si nous sommes de véritables êtres humains?
La jeunesse se nourrit de désespoir d’années en années et son esprit est hanté constamment d’un fatalisme souriant. Toujours livrée à ses déboires, elle ne pense à consoler ces désenchantements que par la conquête de nouveaux territoires, par la quête de cieux beaucoup plus cléments. Elle a perdu le sens de l’honneur, de la dignité, le sens social et historique et son esprit est formaté par les absurdes balivernes des dirigeants obscurantistes. Les jeunes d’aujourd’hui affiche un dégout complet d’être haïtiens et sont donc sans fierté, ils n’hésitent pas à afficher ce mépris par cette crise d’identité en se colorant tristement leur peau.
Face aux grandes incertitudes qui minent notre existence, aux périls qui guettent constamment notre quotidien, tout nous porte à croire que la vie même nous fait faux bond, nous irions encore jusqu'à dire que même la nature se ligue contre nous, en nous abandonnant sous des cieux si peu cléments. Notre survie ne dépend que du hasard. L’insouciance de nos dirigeants et le manque flagrant de prévenance de nos aînées amenuisent terriblement nos inconforts. Nous payons ainsi le prix de contentieux historiques jamais vidés, les haines fratricides séculaires nous condamnent à être ce que nous sommes aujourd’hui ! Une grande engeance, traitée sans égard, avec le plus grand mépris.
Mesdames et Messieurs, aucune Reconstruction du pays ne saurait se faire malheureusement sans la participation de cette jeunesse meurtrie et bouleversée. Pour une jeunesse qui représente plus de 50% de la population totale, elle demeure une frange incontournable dans tout projet de société sérieux. Cette jeunesse a besoin d’être orientée, il lui faut de grands chefs de file pour canaliser son énergie et ses orientations. A défaut, elle ne peut se consoler que dans une logique naturelle de front commun pour y palier. Ainsi, l’Université comme organe de réflexion se doit de s’élever au dessus de tout clivage, de toute espèce de divisions qui sauraient compromettre l’élévation d’une élite de nouvelle facture. Ainsi donc, après toutes ces considérations, nous dirions que, La Reconstruction d’Haïti nécessite :
• Une Renaissance de l’Elite Economique, Politique et Intellectuelle
• Une vision nouvelle des rapports sociaux qui implique une réduction des clivages et la mise en place d’une justice distributive véritable
• Dégager un nouveau concept de l’Haïtien, une nouvelle philosophie de l’homme haïtien basée sur les valeurs de l’humanisme.
• Une nouvelle vision politique émanant d’un leadership visionnaire et éclairé
• Une politique de Jeunesse qui vise à la fois l’émancipation physique, moral, mental et spirituelle des jeunes. Qui vise l’épanouissement des potentialités.
• Un cadre de vie agréable pouvant créer le chauvinisme chez le jeune haïtien tout en étant ouvert sur le monde.
• Construire de vrais haïtiens, des jeunes haïtiens authentiques imbus de leur passé historique, ayant le sens social et conscients de la nécessité de s’impliquer à fond dans le processus et la dynamique de changement durable.
• Engager un dialogue constant avec les jeunes générations. Les jeunes ont leurs mots à dire et leurs vœux à faire entendre. Ils sont le relais entre les connaissances des anciens et les prodiges de la modernité.
• Pour tout résumer : Education, Education, Education. Une refonte du système éducatif haïtien est indispensable, afin d’inculquer au jeune haïtien de nouvelles manières d’être, de penser, de sentir et d’agir au bénéfice de la collectivité.
Ainsi donc, la jeunesse pourra constituer un épicentre déclaré, un faisceau de propagation de ces idéaux nouveaux propres à promouvoir le bien être tant matériel que spirituel de toute la collectivité.
Les élections approchent et le peuple est convoqué dans ses comices, la population est appelé à boucler le même cercle. L’expérience de la démocratie jusqu’ici ne laisse que d’amers souvenirs. Durant plus d’une vingtaine d’années le pays a sombré dans un populisme abject sans borne, et aujourd’hui nous en subissons épouvantablement les conséquences. Finalement, l’idéologie dominante persiste à faire croire aux citoyens, que les perspectives de changements réels ne se trouvent que par les urnes. Les observations démontrent déjà que rien de neuf n’est à l’objectif, l’éternelle histoire va se répéter. Une masse sans éducation sera galvanisée aux fins de choisir les fossoyeurs de sa tombe et les nouveaux adhérents du gotha de la corruption. Les gendarmes de la bonne procédure sont là, ils sont des milliers de races diverses unis autour d’un seul objectif : « s’assurer à ce que ces pauvres demeurent ce qu’ils sont, sans quoi nous ne serons rien ! » Cynique philosophie d’aucuns diront, mais tel est le constat. L’idiotie de quelques frères cause le malheur de leurs fils et le bonheur de ceux qui viennent de loin. Ainsi, les haïtiens n’arrivent pas à s’élever au dessus de l’opaque mensonge soigneusement fomenté par les maitres de l’exploitation et de la misère pour comprendre qu’aujourd’hui la nation entière est appelée à une tache historique, celle de dépasser l’inadaptable. La jeunesse par-dessus tout, persiste à croire que l’autre Haïti est possible, mais seulement si nous y croyions et bien sur ! Si nous œuvrons à matérialiser tout cela.
Rendons-nous capables de secouer notre génie trop longtemps en léthargie. Libérons-nous de nos sangles mentales, de toutes nos misères morales, matérielles et spirituelles. Portons nos regards vers ceux qui souffrent, parachevons les nobles idéaux de nos aïeux, concevons un autre type d’Haïti. Toutes ces pages écrites de feu et de sang ne soit point pour une postérité ayant toujours l’espoir en berne, pour une jeunesse dont le regard reste continuellement orienté vers ces horizons aux nuages sombres. Il nous faut absolument nous libérer du carcan qui entrave notre émancipation.
Quoi de pire de vivre le bonheur à l’imaginaire et à l’idéelle, existe-t-il pire, que porter les flétrissures de ces regard pales, livides, tristes, de toujours regarder ces mains tendues !
La solution est là, dans notre conscience et dans nos sens, il nous suffit de lui fixer une échéance. Nous sommes capables, car notre grandeur d’âme et nos vertus épiques nous sont des témoignages vivants. Sinon à quoi bon toutes ces âmes sacrifiés au nom d’un idéal de grandeur et d’humanité. La jeunesse n’appelle pas à l’emphase, mais elle veut dire tout simplement qu’elle est lasse du dénuement. Elle est là, prête à s’impliquer dans tout processus qui vise l’amélioration de son sort et de sa race. Elle a toute la sève indispensable, la fougue et l’ardeur que cela nécessite.
Dans un contexte où la société prône l’anti rationalisation, l’anti culture comme valeurs et une jeunesse vouée à singer les soubassements et consommer tous les rejets des civilisations socialement et matériellement plus évoluées ; où une élite consciemment abdique à sa mission historique, Mesdames et Messieurs, la jeunesse haïtienne est appelée à un devoir historique pour surmonter tous ces obstacles. Vaincre ces obstacles consiste pour la jeunesse à assumer sa pleine responsabilité dans tout projet de reconstruction de la société.
Vaincre ces obstacles consiste à servir de fer de lance pour défendre la cause nationale et de force propagatrice de l’alternative pour une Haïti nouvelle. Vaincre ces obstacles consiste pour la jeunesse à s'accorder pour influencer les choses autrement par des méthodes nouvelles, d’être de véritables porteurs et acteurs du changement réel. De dérouter ces sentiers délétères où les ainés ont failli tout en puisant exemple de leurs expériences. De surmonter ces anachronismes néfastes qui engoncent la collectivité entière dans le non sens et lutter pour que les générations futures ne portent plus les mêmes invectives contre eux, que celle présente à l'égard de leurs ainés.
Pour reconstruire la société dans toutes ses composantes, il faut des hommes, et pour avoir ces hommes il faut d’abord les bâtir ! Bâtissons ces hommes, Investissons dans la jeunesse afin qu’elle puise à son tour construire Haïti.


Rôle de la Jeunesse contemporaine pour la sauvegarde du pays


La crise morale et sociale, la désintégration des normes et des valeurs qui sévissent actuellement dans le pays engendrent une sorte de malaise qui provoque une dynamisation des forces génératrices de conflits au détriment du développement des forces d’harmonie et paix. En dépit d’une quête au salut national recherchée par nombre de citoyens en vue de nous ressaisir, la société haïtienne se voit d’avantage fragmentée comme si l’on se retrouve dans un océan où chaque naufragé livre une guerre sans merci pour sa survie individuelle. C’est comme s’il existe une lutte de classe discrète, une lutte de caste et même une querelle de génération. C’est dans ce contexte d’indifférence de l’Etat par rapport aux citoyens, de l’oligarchie face aux intellectuels, techniciens, artisans et ouvriers ; des aînés face aux générations successives que nous sommes conviés à rechercher et à définir ensemble le rôle ou la fonction des générations montantes pour la sauvegarde du pays.
Notre mobile aujourd’hui n’est pas d’attiser les conflits ni de jeter de l’huile sur les feux ardents, mais plutôt d’essayer ensemble de dégager la brèche qui nous permettra de retrouver la thérapeutique convenable à notre mal social, l’alternative réelle qui fera sortir le pays de l’ornière, qui dissuadera nos incertitudes du présent et qui nous permettra d’avoir foi dans un avenir meilleur tout en tenant compte des différents obstacles qu’il faudra surmonter.

Scientifiquement, la jeunesse désigne cette catégorie d’individus qui ont entre quinze (15) et vingt cinq (25) ans. Cette période constitue le moment de la croissance de l’individu en termes de caractéristiques physiques. Le corps change, l’individu grandit, évolue. Cependant, la jeunesse n’est pas seulement fondée sur des critères naturels ou physiques, mais aussi sur des critères culturels, sociologiques ou psychologiques. Durant cette période l’individu mûrit, acquiert une certaine maturité, c’est le moment du fondement de sa personnalité en fonction des critères culturels, géographiques et socio-économiques. La jeunesse représente cette couche de la population qui aspire à une plus grande liberté et est à la pointe de l'évolution grâce à son dynamisme, son impatience, sa combativité et sa fougue. Elle se définit aussi comme la transition de l'humanité physique et est assimilée le plus souvent à la folie où tout est permis. C'est la période des grands défis, des grandes exaltations et surtout de l'affirmation de soi. Elle est caractérisée par un élan de liberté, des prises de risques, de l'idéalisme et l'envie de changer le monde à sa manière en présentant des revendications à propos de liberté, de justice, de sécurité sociale. Elle se place à la pointe de tout mouvement historique porteur de grandes Révolutions, son idéalisme la porte le plus souvent à construire de grands idéaux générateurs de progrès social. Elle constitue à coté des clercs érudits et des savants, le fer de lance de toute révolution politico sociale.

Les jeunes ont des privilèges : une grande liberté par rapport aux adultes, ils n’ont pratiquement aucune responsabilité et ne s’occupent que de leur personne. Ils se croient libres, bougent beaucoup et pensent que tout est permis, ils ont en quelque sorte l’esprit d’aventure, ils aiment découvrir de nouvelles choses.
Le jeune se cherche et se pose de nombreuses questions dans le but de préparer son avenir. Il apprend à devenir autonome en se confrontant aux défis que lui impose la société. Il prend en même temps conscience des difficultés de la vie, ce qui permet de se prendre en charge et de s’assumer dans sa vie future. Le jeune exige la garantie de son autonomie future et se retrouve très inquiet et inconfortable quand les horizons sont couverts tellement de nuages très noirs. Aussi prend-il conscience des difficultés qui l’attendent en dépit de la nécessité d’affronter l’avenir.

En Haïti le tableau est véritablement sombre, les voiles de l’ignorance, de la dépravation et de la prostitution recouvrent presque tous les autels devant lesquelles les jeunes ont à se recueillir. Parler de notre jeunesse revient à dresser tout un réquisitoire, tellement qu’elle est aujourd’hui traitée en parent pauvre. Elle connaît même sort que le pays vu d’un plan global : une source de richesse non exploitée, une terre fertile non cultivée qui connaît à chaque pluie les affres de l’érosion. Pleine de sève, de fougue, d’animation et de dynamisme, elle se voit infliger un mépris indigne de son aspiration. Elle est maintenue par les sangles de l’injustice et de la déshumanisation systématique. Coincée dans un système conçu pour renforcer et pérenniser la médiocrité, l’inhumanité et la misère ; l’on a souvent tendance à vouloir blâmer le dédain de la jeunesse, son dégoût et la violence de ses expressions sans pourtant chercher à comprendre les causes qui les agitent et l’ambition qui les motive.

Imaginez chaque jour ces milliers de jeunes qui affluent vers divers centres de formation professionnelle, nos universités, nos écoles classiques et de langues (écoles de secrétariat, de nursing, écoles techniques etc.). Plusieurs s’évertuent à fréquenter deux facultés simultanément en plus de prendre des cours de langues ! Tout ceci parce qu’aucun emploi n’est garanti à partir d’un diplôme déterminé.
Imaginez ces jeunes constamment victimes d’une hantise fataliste de l’avenir, à mesure que les mois s’écoulent et que les années changent, ils frémissent à l’idée de voir l’avenir leur incomber des responsabilités qu’ils ne peuvent assumer, faute d’une structure sociale facilitant son intégration et son émancipation. Imaginez tous ces victimes d’un système, à regarder leurs visages livides, pâles, tristes, bourrés d’amertume, de douleur, de colère, de haine, de mépris, de dégoût, de misère, de désolation…
Imaginez ces esprits meurtris, abrutis, abattus, appauvris, errants, sans espoir, sans objectifs de grandeur, indéterminés, inconstants…Imaginez ces hommes et femmes humiliés, maltraités, vilipendés et battus. Combien d’entre eux comme l’aurait dit Etzer Villaire « L’horreur des jours sans pains a prostituées ! »

Tout cela ne produit-il pas une ou des générations presque vide, aux sens fourvoyés, versatile, sans tempérament, vidée de tout sens social et historique, avec l’imagination appauvrie et constamment perturbée, avec ses potentialités de production, d’imagination considérablement atrophiées ; une génération non solidaire et sans espoir, dont l’inclination est plutôt portée à l’amateurisme et aux vétilles. Une jeunesse à la conduite excentrique et l’expression triviale. Pourtant, c’est dans cette réserve que le pays est appelé à tirer les dirigeants de demain, ils sont appelés à prendre le relais ! A être timoniers de la nation !

A partir de tout ceci que peut-on espérer de cette jeunesse ? Quel rôle magnanime pourrait-elle jouer dans un mouvement de sauvegarde national ?

Les incertitudes du temps présent le plus souvent portent les esprits à croire qu’il est totalement impossible pour Haïti d’être réhabilitée. Ce discours qui fait cultiver un certain fatalisme souriant, se trouve véhiculé par de multiples pseudo sectes religieuses qui profitent de l’état de désordre généralisé pour incorporer dans l’esprit déjà misérables et chargé de tristes pessimismes des masses ces stupides et amères balivernes. Tacitement, ils reproduisent ces mêmes discours qui jadis ont sévèrement pollué notre identité de peuple, ces discours qui tendaient à faire croire que l’haïtien serait foncièrement allergique et réactionnaire à tout action visant son bien être, comme quoi l’haïtien serait incapable d’accoucher quelque chose de sérieux.
Cela amène les gens à manifester d’inquiétantes formes d’indifférences face aux problèmes combien écœurants, affectant presque la totalité des fils de la nation. Il est toutefois important de signaler que de tous les temps, face aux grandes difficultés historiques, les hommes se sont toujours évertués à concevoir des outils afin de palier aux grands maux qui constituent de véritables périls. Heureusement, l’histoire universelle nous démontre que la Renaissance a balayée toutes les atrocités du moyen âge et fort de cette référence, dans les ruines de la société haïtienne, à l’intérieur des péripéties de notre jeunesse nous pensons pouvoir trouver des étincelles pour refaire le foyer haïtien. Aussi, puisque la jeunesse représente la conscience des masses, l’intelligence des masses, l’espérance des masses il devient impératif à ce qu’elle développe :

1. Des mouvements de solidarité entre jeunes

2. A ce qu’elle crée des cénacles et des cercles de réflexion susceptibles de produire les thérapeutiques nécessaires à notre mal endémique, des solutions définitives à nos problèmes immédiats et bi séculaires.

3. A ce qu’elle engage une vaste campagne de sensibilisation et de motivation afin de bien orienter les masses vers une sortie salutaire de l’ornière.

4. A ce qu’elle identifie des références, des repères, de clercs véritables qui peuvent meubler convenablement ses structures mentales afin de pouvoir mieux identifier les problèmes et mieux appréhender les solutions proposées.

5. A ce qu’elle développe des synergies appropriées pour harmoniser les plus capables avec le plus grand nombre

6. Il est impératif à ce qu’elle provoque l’édification d’un épicentre déclaré de rassemblement, c’est-à-dire un leadership qui ne doit être autre chose que la cristallisation d’une philosophie, d’une conception, d’une vision de la société apte à conduire l’haïtien vers la voie de la véritable condition humaine.

Nous entendons par là, que ce renouveau auquel nous aspirons tous doit nécessairement être abordé par une élite consciente et engagée pour donner forme et corps aux actions et orientations de la jeunesse. A mon avis, le modèle historique le plus approprié demeure celui amorcé par l’école de 1836 qui est le début du Romantisme haïtien, où des esprits avant-gardistes, notamment les frères Ardouin, les frères Nau, Beauvais Lespinasse etc. réunis en cénacle, s’étaient érigés en chefs de file pour jeter les bases d’une révolution culturelle. Ils s’étaient tous prononcés en faveur d’une littérature nationale expression de nos véritables mœurs et de nos origines. Ainsi donc, la jeunesse peut toujours servir de fer de lance pour défendre la cause nationale et de force propagatrice de l’alternative pour une Haïti nouvelle. Elle peut incarner les idéaux fondamentaux contre l’obscurantisme, l’infamie, l’ostracisme, la déprave, toutes sortes d’intégrisme et autres formes de conceptions rétrogrades qui constituent les tares majeurs qui nous maintiennent sclérosés depuis longtemps dans l’état d’absurdité et du non sens. Nous avons le caractère de réaliser de très grandes choses dans nos moments les plus sombres. La Révolution anti-esclavagiste de Saint Domingue en est l’exemple le plus vivant.


Pour ce faire, elle doit nécessairement s’organiser. Les associations de jeunes, les cercles de réflexion où, le partage des expériences, des savoirs et savoir-faire sont indiscutablement indispensables. Ces cercles de pensée constitueront de véritables creusets idéologiques visant à orienter les tendances, les aspirations et à modeler les comportements vers des dimensions sublimes. Réunis en cénacle autour de chefs de files, de guides sûrs, de véritables portes-étendard et ‘orientateurs’ de conscience où les questions ponctuelles d’intérêt social soient débattues afin de lancer cette réforme des mentalités combien indispensable !

Une jeunesse responsable, impliquée, consciente de son poids et de sa puissance d’influence et de décision ; capable de choisir des porte-étendards sérieux peut constituer l’épicentre de propagation d’ondes positives capable d’élever l’haïtien vers beaucoup plus d’humanité, afin de dégager une nouvelle manière humaine comme le dit Jean Prince Mars. Elle doit influencer les masses désorientées vers des choix plus lucides susceptibles d’amender leur condition d’existence.

Jeunes d’aujourd’hui nous serons les adultes de demain, l’histoire nous appelle à de grands engagements ! Il est une nécessité de palier aux grands maux qui menacent notre survie. L’humanité (sens de bienveillance, de compassion, de bonté) nous appelle à de grandes mesures pour façonner un mode d’existence de nouvelle facture pour l’haïtien afin de ne pas hypothéquer les générations futures. J’appelle donc pour finir à votre bon sens, j’interpelle urgemment votre conscience, il faut réfléchir sérieusement pour trouver cette alternative tant convoitée. Il est important de remarquer que depuis les évènements de 1986 les mentalités ont beaucoup changé mais je ne sais pas s’ils ont évolués. Nous sommes conscients qu’en Haïti nous sommes la plupart du temps victimes de nos propres complexes, il revient à nous de choisir soit de perdurer dans l’état d’abjection, de fange, de luxure, de bestialité que nous vivons quotidiennement ou du moins arriver à une rupture radicale avec un mode de vie bâti sur les complexes et les préjugés, la discrimination et le mensonge. Face aux progrès techniques, scientifiques nous devons être lucides de nos retards, nous devons être lucides dans nos choix pour les générations qui nous succéderont. Mao disait qu’ « il importe que le chat soit blanc ou noir, mais l’essentiel, c’est qu’il attrape la souris », notre souris c’est de parvenir à un degré raisonnable de civilisation, c’est-à-dire d’amener notre société à un état d’évolution matérielle et culturelle supérieur.
Nous devons adopter indiscutablement une nouvelle manière de voir, de penser, de sentir et d’agir, cette nouvelle manière aura à rompre avec nos égarements, nous devons humaniser la vie civile, politique, sociale. Face à l’individualisme excessif qui nous désunit, qui détruit l’environnement physique, politique et moral de toute la société, je crois que nous devons nous unir pour influencer les choses autrement. Je termine en« L’union fait la force ».

Ce texte est un extrait d’une conférence prononcée à l’Université Episcopale d’Haïti par l’auteur, vous trouverez la version complète sur : jeunessehaitienne.blogspot.com


Joseph Thomassaint Ralph
Etudiant en Sociologie,
Faculté des sciences humaines,
Université d’Etat d’Haiti
Journaliste, Internews (ENDK)
ralphthjo@yahoo.fr, ralphthjo@gmail.com
http://jeunessehaitienne.blogspot.com